Chez Judy, une cantine cosy avec un café coutume

12 Jan

Une petite adresse chic, dont les grandes villes ont le secret, qui nous transporterait presque en y mettant du nôtre au pays de Larry David, sur la Côte Ouest des États Unis. Il y a dix ans, nous l’aurions traité de « branché ! » cet endroit. Aujourd’hui, nous nous contentons de lire sur le menu « cantine qualitarienne ». Ah oui ?!

« Tous nos plats sont élaborés par Dominique Gassin, naturopathe australienne. Judy propose des plats sans gluten, sans lactose et sans sucre raffiné », apprenons nous sur le site du restaurant du 6ème arrondissement – situé au coin de la rue d’Assas et de la rue de Fleurus. A deux pas du Jardin du Luxembourg. A trois pas du Sénat, où les tribuns discutent chaudement en ce moment du projet de loi instaurant un passe vaccinal, pour remplacer un passe sanitaire, et votent les amendements qu’ils peuvent. Tiens comme celui-là voté la veille : retrait de l’obligation faite aux patrons de café et de restaurants de contrôler l’identité des porteurs de passe.

SI la loi était adoptée cela donnerait ceci :

-Bonjour messieurs dames.

Pouvez vous me montrer vos passes vaccinaux, s’il vous plait ?

Et vos cartes d’identité aussi ?

Y aurait il encore des consommateurs assis ?

Probablement, les mêmes qui montrent leur passe vaccinal. Cette nouvelle routine est instaurée depuis cinq mois déjà. Les cafés et restaurants sont en ce début 2022, peuplés uniquement de frais « spikisés » , c’est-à-dire de vaccinés et de guéris de moins de six mois d’une injection ou d’une maladie au covid-19. La seringue sous la gorge ou pas, pour beaucoup d’entre nous c’est le compte à rebours. Un jour dedans, un jour dehors.

A côté de cette situation inqualifiable et à laquelle il ne faut pas s’habituer, chez Judy, on entre, on sourit, on se pose, on admire les plantes vertes joliment disposées, la lumière naturelle via les grandes baies vitrées, la déco sur le mode naturel, du bois, du vert. Tout est douillet. Les frites à la patate douce, le burger au poulet, la dorade du jour, le monticule de légumes ; tout a l’air bon et gracieux. Le jus chaud au citron, gingembre, vinaigre de cidre et sirop oscille entre « j’te tue par mon acidité » et « j’te reconstitue le foie ».

Et le café ? La serveuse questionnée connait son affaire. C’est un plaisir de l’écouter. Un café coutume de Colombie, à l’acidité tempérée, servi ristretto. Tasse en porcelaine blanche et prix correct pour le quartier et la qualité, 2,50 €. Alors cette cantine ? Une ruine pour tous les jours (comptez 25 €) mais… de temps à autre, en toute simplicité si… le monde n’a pas basculé à l’envers.

reportage photo @boncafeparis

Judy
18 rue de Fleurus
75006 Paris
Ouverte 7 j / 7 

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