C’était un après midi d’octobre. Un coursier toque à ma porte, chargé d’un sac en toile de jute. Dedans, un communiqué de Cofféa. Une société havraise. Ah ! le Havre ! Un lieu qui m’embarque immanquablement vers un ciel grisonnant au dessus d’un port immense, peuplé de cargos du monde entier aussi hauts que des immeubles à étages ; des monstres de fer, ruisselant de sel et de rouille, et toujours tirés, une fois au port, par des bateaux « abeilles » ; me revient aussi le souvenir de la tribu des dockers avec leur ancre de Popeye tatouée sur l’avant-bras, en grève presque toujours ; et tout autour de ces images qui se soulèvent, à travers le hublot, je revois le film des vacances chez ma grand-mère, à Frileuse, au temps où les fillettes portaient fièrement des couettes de Fifi Brindassier, l’héroïne de mes huit ans.
Cofféa, merci pour ce retour en arrière.
A l’époque j’ignorais tout des chargements de café à destination du port du Havre, j’ignorais tout du plaisir du café, je me contentais de humer l’odeur d’un breuvage noir et âcre à la mine chafouine, sans pouvoir l’aimer. Lire la suite
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